Le mot de l’éditeur
Charles Juliet est l’un de nos plus grands écrivains contemporains. Ils sont tellement rares, en effet, les auteurs totalement engagés dans l’aventure, ceux qui marchent dans les pas du silence et qui ont tenu, dès les débuts, à emprunter la voie de l’authenticité. Il poursuit une longue quête, dont l’œuvre qu’il nous donne à lire fait partie intégrante, un parcours humain inclassable, unique et extrême en même temps. Tous ses mots sont justes. Tous ses livres, pour la plupart parus aux éditions P.O.L (Paul Otchakovsky-Laurens, disparu en janvier 2018, et dont il fut proche), journaux, récits, nouvelles, poèmes, font mouche à chaque coup pour qui sait se prêter au jeu d’une certaine et « haute » vérité.
Trouver la source , le livre que nous rééditons aujourd’hui, a été revu et augmenté. Après une première édition, dans les années 1990, à l’enseigne de Paroles d’aube, il avait, une première fois, revu le jour en 2000, un peu après la création des éditions La passe du vent. C’est, à nos yeux, un ouvrage capital qui comprend différents textes, des études, des fragments, des entretiens et des poèmes.
Cet ouvrage, pour nous, n’a pas pris une ride. Il a gardé toute la clarté de ses origines diverses. Il a l’odeur de la nécessité, l’odeur du jour et de la nuit. C’est du bon pain, et peut-être la promesse d’une vie nouvelle, autre. L’ensemble de poèmes, Images d’enfance, repris en fin de volume, a d’abord paru dans S’il fut un premier jour, recueil collectif publié par La passe du vent en septembre 2005. Puis, dans un livre regroupant un choix important de ses poèmes, Moisson, paru aux éditions P.O.L en 2012, Charles Juliet a souhaité, également, en retenir quelques-uns.